lundi 4 février 2008

Une autre façon de penser et de faire de la politique




Il y a-t-il une autre façon de faire de la politique que de se retrouver obligatoirement enfermé dans un des deux blocs, qui depuis 30 ans se partagent le pouvoir dans ce pays?Doit on toujours choisir l'un contre l’autre et voter plus en sanctionnant qu’en adhérant ?

L’élection présidentielle, avec le choix binaire proposé au second tour, est en partie la cause de cet état de fait. Ce qui réduit notre démocratie à l’éternel affrontement, parfois caricatural, d’un camp contre l’autre, et souvent d’une arrogance contre l’autre. Beaucoup de français qui ne se retrouvent pas dans ce manichéisme, se sentent privé de représentation et se détourne de la politique.

Les élections intermédiaires (telles les prochaines cantonales et les prochaines municipales) servent souvent à exprimer de l’humeur et l‘on risque de voir le balancier revenir à gauche dans une France qui s’est découverte sarkosiste il y a quelque mois encore… !

La gauche, et le Parti Socialiste en particulier, pourrait donc profiter de cette envie de sanctionner le pouvoir en place. Mais il y a-t-il pour autant une meilleure lisibilité de la politique du P S que de celle des sarkosistes ?

L’UMP ou tout au moins son courant sarkosiste, fonctionne sur la communication à tout vent , l’effet d’annonce et le coup médiatique : ceci leur a formidablement bien réussi il y a 9 mois, mais les ficelles semblent déjà usée aujourd’hui et la crédibilité de ce clan profondément entamé. Il est sûrement difficile pour les vrais gaullistes de se retrouver dans les gesticulations médiatiques du Président de la République !... Le Parti Socialiste lui, fonctionne dans la posture de la solidarité proclamée plus qu’appliquée et de l’apparente fraternité. Il n’en est pas moins profondément divisé sur des choix essentiels. Les problèmes de personnes et les luttes d’ego contribuent également à décrédibiliser un parti où les "chers camarades" laissent plus souvent apparaitre les épines que la rose.... ! J’en veux pour preuve la situation ici où deux candidats pour les cantonales se recommandent du socialisme.

Le MoDem que je représente dans cette cantonale est un mouvement tout neuf. Dans sa composition, sa singularité c’est d’avoir beaucoup de militants et peu d’élus. L’ex UDF a en effet vu partir un grand nombre de notables élus, voulant sauver à tout prix leur siége, ou parfois simplement "aller à la soupe". Je considère ceci comme particulièrement salutaire et le tri qui s’est ainsi réalisé, a le mérite d’avoir sélectionné des personnalités capables de faire passer leurs convictions avant leurs intérêts. Ce qui n’est pas forcément courant dans la vie politique.... ! Ces nouveaux militants et ces personnalités, au premier rang desquelles je situe François Bayrou, qui a prouvé sa stature incontestable d’ Homme d’ Etat, ont mis en marche ce mouvement qui, je le crois sincèrement peut apporter beaucoup à notre pays;il lui faut des élus pour faire entendre sa différence et pour préparer au mieux les futures échéances.

C’est le sens de ma candidature dans ce canton ; j’y ai la responsabilité d’être le seul candidat du MoDem de notre département. Si les électeurs m’apportent leur confiance, je m’engage à conserver une ligne de totale indépendance des deux groupes constitutifs de l’assemblée départementale et d’aller, par mes votes et mes initiatives, dans le sens de ce que je considèrai être l’intérêt de notre région et non pas d’un clan.

Quand le cognac va.....tout va ?




Notre canton , qui n’a malheureusement, ni su retenir certaines de ses entreprises, ni en attirer de nouvelles dépend beaucoup, sur le plan économique du cognac ; et l’on a tendance à dire que quand le cognac va… tout va. Il est donc souhaitable que l’embelli spectaculaire des ventes de cognac se traduise ici, par un mieux être économique ; surtout après une crise interminable qui a laissé bien des cicatrices. Dans le canton de Chateauneuf , à la différence de certains de nos voisins, il n’y a pas de grandes maisons de cognac. Ce sont donc les viticulteurs qui sont les seuls acteurs sur ce secteur. Vont-ils eux aussi, étant le premier maillon de la chaîne, bénéficier à leur tour des fruits de cette croissance ?
Beaucoup d’entre eux, et j’en sais quelque chose …sortent en effet d’une « galère » interminable (une crise qui a durée de 1994 à 2005) et se remettent à croire à nouveau à leur métier ; cet espoir ne doit pas être déçu et il faut souhaiter que les mêmes erreurs commises en période de croissance ne conduisent pas aux mêmes difficultés qui en découlent.

Les maisons de commerce, qui représentent l’essentiel de la distribution du cognac ont toujours intérêt à ce que la production d’eau de vie soit la plus importante possible ; leur stratégie, surtout en période de fort développement, consiste tout naturellement à ce que les quotas, seul rempart des viticulteurs à la surproduction, soit les plus élevés possible ; c’est évidemment la façon de tenir les prix à la production et de conforter leur marge.

Dans le court terme tout le monde pourrait y gagner, la viticulture en assurant ses marges sur le volume produit et le négoce en confortant les siennes par un prix d’achat restant bas. Il faut d’ailleurs rappeler que les prix d’achat actuels des vins et des eaux de vie sont quasiment les même qu’il y a 20 ans … ! Dans cette logique , d’une production exponentielle, il est évident que la surproduction sera tôt ou tard la sanction de ce mécanisme et que l’acteur le plus pénalisé de la chaîne sera le viticulteur …. Et l’on risquerait d’en reprendre encore pour de longues années … !

La météo du printemps et de l’été dernier, en limitant fortement les rendements, a sans doute participée à enrayer l'engrenage d’une distillation trop importante et l'arrivée sur le marché d'eau de vie nouvelle en excès ; c’est paradoxal, mais il faut s’en féliciter … ! Car la situation mondiale avec notamment la récession prévisible au États-Unis, risque de freiner cette embellie et des stocks importants et tout neufs, auraient pénaliser, et les achats et les prix à la production, pour longtemps.

C’est donc cette équilibre très fragile qu’il faut à tout prix préserver et les viticulteurs doivent donc ( et c’est leur seul pouvoir) être capables, de refuser par un gonflement des quotas, le risque récurant de la surproduction.

Est-ce que l’affectation parcellaire mise en place dés cette année les aidera ? Je crois que dans le contexte actuel, ce sera totalement neutre sur ce problème ; les autres débouchés viticoles étant touchés par une crise lourde( notamment les vins y compris ceux de cépage), l’affectation se fera essentiellement sur le cognac ; par contre il faut souhaiter que ce nouveau système ne soit pas « une nouvelle usine à gaz » compliquant considérablement le travail "administratif " déjà très lourd du viticulteur et entraînant une foule de nouveaux contrôles .Il est regrettable que cette réforme, qui engage tout une profession n’ait été décidée, que par un syndicat qui ne représente que 10% des viticulteurs . Il eut été infiniment préférable de la faire adopter (ou écarter) par une élection ouverte à tous les viticulteurs. Mais la culture démocratique dans la filière viticole cognaçaise n'a jamais été très visible ; bien des décisions, dans le soi disant intérêt de cette profession, ont été prises par des minorités dans de petit cénacle influent. Il faudrait sans doute savoir, dans ce secteur aussi, réintroduire de la démocratie.

Si j'avais l'honneur d'être le porte parole de notre canton à l'assemblée départementale, je m'investirai dans la recherche de cette réintroduction indispensable de la démocratie dans toutes les instances professionnelles viticoles .





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