samedi 26 janvier 2008

1er gazette de campagne

Chateauneuf le 26 Janvier 2oo8



j’ai décidé de me présenter aux élections cantonales des 9 et 16 mars prochain. Dans la mesure où rencontrer tous les électeurs est impossible et que «faire les marchés» peut parfois apparaître quelque peu «racoleur», je souhaite que ce petit bulletin, qui arrivera dans toutes les boîtes aux lettres du canton participe à me faire connaître et à communiquer sur mon projet dans le cadre de cette élection.

Pour le lecteur qui ne me connaît pas, j’ai 57 ans, je suis marié et nous avons le bonheur d’avoir trois enfants ; je vis à Châteauneuf depuis toujours où j’y exerce en activité principale le métier d’agriculteur.

Mon parcours politique peut se résumer en quelques lignes. J’ai siégé pendant 6 ans, entre 1995 et 2001, à la mairie de Châteauneuf comme conseiller municipal d’opposition. En 2001 j’ai pris la tête d’une liste, qui était opposé au maire sortant, Jacques Bobe, également à l’époque Président du Conseil Général. Malgré un score honorable de près de 45%, cette liste n’a eu aucun représentant au conseil municipal. Sur la lancée de cette campagne, dont je garde un excellent souvenir, je me suis efforcé d’animer et d’organiser à Châteauneuf, malgré notre absence du conseil municipal, une opposition constructive et communicante. Pour ce faire, il y avait l’association «Le Progrès » fondée par René Caille (maire de Châteauneuf entre 1989 et 1991) dont j’ai assuré la présidence de 2001 à 2006. En complément j’ai décidé d’éditer avec l’aide et la collaboration précieuse de René Fuzeau, un petit journal, que vous avez sans doute reçu, «la Gazette du Progrès » qui a été l’instrument de cette communication. Ce bulletin a pendant un temps été distribué sur tout le canton.

Durant cette même période, j’ai adhéré au Parti Socialiste ; j’y ai vite constaté que ce parti d’opposition fonctionnait sur un mode essentiellement négatif ; ceci sous la pression d’une aile radicale, surtout protestataire et n’ayant pas complètement abandonné le concept de «la lutte des classes». De plus la surreprésentation (surtout parmi les élus et les leaders) des professions issues de la fonction publique me semble poser forcément un problème, en coupant souvent le PS de certaines réalités.

Il faut bien reconnaître que les socialistes, dans le domaine d’une systématisation de la critique, n’ont rien a envié à l’UMP, qui lorsqu’elle était dans l’opposition, fonctionnait exactement sur le même registre.

J’ai sincèrement cru qu’avec Ségolène Royal certaines lignes pouvaient bouger d’où mon adhésion à « Désir d’Avenir ». J’ai malheureusement déchanté, et vite constaté que le programme présidentiel de la candidate, était le résultat d’un compromis laborieux, boiteux et souvent démagogique entre des courants antagonistes. Ségolène Royal a d’ailleurs convenu depuis, qu’elle avait dû défendre des positions auxquelles elle n’adhérait pas toujours…

Durant cette même période, le point de vue et les idées développées par François Bayrou me sont apparus comme un espoir important pour notre pays. Son parcours personnel, «sa résistance», (payé au prix fort d’une solitude, je l’espère toute provisoire) étayent et crédibilisent le projet d’une France en volonté de se désendetter au propre comme au figuré. Au propre, car rien ne peut se faire si l’on continue (comme on le fait aujourd’hui) à augmenter une dette abyssale qui engage nos enfants et nos petits enfants, et au figuré en désendettant notre pays du passif de cette culture politique du clivage droite/gauche, du sectarisme et du rejet continuel de «la faute » sur le camp adverse. Il est évident qu’une France hémiplégique a beaucoup de difficulté à avancer correctement.

C’est la raison pour laquelle j’ai rejoint, au moment de sa création, le Mouvement Démocrate et que je suis heureux pour cette cantonale d’avoir l’investiture du Modem afin de relayer ici le message et l’espoir nés lors de la belle campagne de François Bayrou.

Le canton de Châteauneuf




Il parait souvent un peu oublié notre canton ; pas de grandes réalisations, pas de grands projets non plus, mais une évidente léthargie. Il a pourtant beaucoup d’atouts : une vallée de la Charente pleine de charme, un village gabarier, de superbes paysages en grande champagne, un patrimoine remarquable, des églises romanes, le château de Bouteville qui renaît fort heureusement un peu de ses ruines, des traces d’une vie préhistorique sur le très beau site de la Fond qui Pisse et des constructions d’une grande harmonie du 18ème et du 19ème siècle.... Les anglais s’en sont aperçus !...

Est-ce parce que la nature nous a beaucoup donné qu’il y a cet assoupissement ? ou bien parce que d’autres secteurs plus dynamiques savent obtenir ce que ce canton n’a peut être jamais su demander. Nous avons pourtant eu pendant quelques années un conseiller général Président de l’exécutif départemental !...

L’immobilisme n’est pas une fatalité et l’un des rôles du conseiller général, c’est aussi de pouvoir attirer du développement dans son secteur géographique. Le département a sans doute exagérément privilégié certaines zones. Le pôle image à Angoulême a englouti beaucoup d’argent sous l’ancienne majorité départementale. Douze millions d’euros sont budgétés par la majorité actuelle pour l’aménagement des thermes de Chassenon… N’est-ce pas là deux fois, la même erreur ? Il m’apparaît qu’un département doit être capable de participer à un développement harmonieux sur l’ensemble de son territoire.

Je tiens à placer ma candidature au service de cette action, et rappeler avec force à l’assemblée départementale, si les électeurs m’accordent leur confiance, qu’il y a Châteauneuf un petit pôle qui - bien que composé de belles images ! - est quelque peu oublié.


L’image du département

Il y a encore quelque temps, et pendant plus de 20 ans, en plus de mes activités agricoles, j’avais une activité de négociant en voitures de collection. C’est un créneau très étroit et ma clientèle était la plu­part du temps extérieure à la région. J’ai toujours été surpris, lorsque j’essayais au téléphone de me positionner géographiquement de la totale mécon­naissance pour la plupart de mes interlocuteurs (français ou étrangers) de la Charente. L’on sait où est la Charente Maritime, La Rochelle, Poitiers, la Vienne, la Dordogne… mais très rarement où est Angoulême et qu’il existe un département qui s’appelle la Charente… ! C’est un comble… quand on sait que ce département a dépensé des fortunes dans le domaine de l’image… mais n’a même pas été capable de communiquer correctement sur la sienne … !

Le budget du département

Le budget total pour 2008 est de 389 566 468 € (306 000 000 € environ pour le fonctionnement, 83 000 000 € environ pour l’investissement). Dans ce budget les frais de personnel représentent 18 % et les dépenses de solidarité (RMI, Allocations diverses…) représentent 41%. Le remboursement de la dette, plus importante pour notre département que chez nos voisins (190 000 000 €), intervient pour une part de 6 % dans ce budget. Le choix de la majorité départementale de désendetter en douceur le département m’apparaît être un bon choix ; mais il est évident qu’il réduit les marges de manœuvres de notre collectivité territoriale.

La nationale 10

S’il est un sujet sur lequel le département doit pouvoir se faire entendre, c’est celui essentiel de la sécurité routière. Beaucoup d’efforts ont été fait par les majorités départementales successives pour l’aménagement à deux fois deux voix de la RN10, le département s’étant substitué financièrement en partie à l’Etat qui ne tenait pas ses engagements sur ce dossier. C’était une nécessité et les derniers tronçons de la nationale 10 dans le département devront être mis à quatre voies dans un futur que nous espérons le moins lointain possible.

Mais il y a une réflexion qu’il m’apparaît utile d’engager au plus tôt concernant l’utilisation de la RN10 entre Poitiers et Bordeaux par les camions de fret de plus en plus nombreux. Même lorsqu’il y aura partout 4 voies (ce qui ne sera pas tout de suite sur le Sud Charente) leur omniprésence et leur nombre seront toujours source de grand danger. D'autre part, c’est ce trafic qui dégrade matériellement le plus les investissements routiers pour lesquels notre département a déjà beaucoup donné. Je serais favorable à une interdiction d’une partie de ce trafic de poids lourds sur la RN10 : ils auront l’alternative de l’autoroute (qui est financée par les péages et non par les contribuables). De plus, la circulation des camions sur l’autoroute est beaucoup plus fluidifiée et beaucoup moins dangereuse.

Identification de projets pour le canton

Il est évident que sur des projets d’envergure pour une petite région, le département se substitue aux communes et aux communautés de communes ; c’est le cas, comme nous l’avons vu plus haut, pour les thermes de Chassenon, pour Magelis, etc… Il m’apparaît intéressant dans cette période, d’identifier sur notre canton quelques pistes pour le futur (le plus immédiat possible).

Plusieurs secteurs ici devraient être concernés :

S’il y a une bonne navigabilité de la Charente, il me parait utile qu’il y ait tout le long de la rivière, qui traverse complètement le canton, un cheminement praticable pour piétons et cyclistes ; ce n’est pas forcément très cher, car il n’est pas utile de le paver (ou alors seulement de bonnes intentions… !) ; un chemin en dur, entretenu par la DDE serait suffisant ; et nous aurions là un atout intéressant pour notre canton. Dans cet esprit, l’ancienne voie ferrée, qui allait de Châteauneuf à Barbezieux, pourrait tout à fait devenir là aussi, un cheminement piéton cycliste, comme celui réalisé par nos voisins du canton de Barbezieux.

Il y a aussi à Châteauneuf deux secteurs bien identifiés qui devraient être réhabilités :

-La vallée de «la Fond qui Pisse» site remarquable, de par son aspect et son passé préhistorique. Ce site est surtout connu par ceux qui pratiquent la varappe ; il est mal entretenu et est en danger de par sa proximité avec des carrières expansives en pleine activité.

-Le site du «Bain des Dames» qui appartient au patrimoine de toute la petite région. Châteauneuf a choisi d’en fermer le camping et je pense que c’est une erreur ; une réflexion sur le devenir de ce bel endroit doit être entreprise au plus vite.

-Il y a aussi le château de Bouteville. Les efforts importants déjà engagés par les collectivités territoriales peuvent sans doute être accentués. Comme pour le village gabarier de Saint Simon qui, grâce à la pugnacité de Jean Jacques Delage, est reconnu bien au-delà de notre région.

-Dans ce volet sur la mise valeur du patrimoine, on peut ajouter la présence d’un baptistère gallo romain d’un grand intérêt, mais complètement enfoui dans le cimetière de Châteauneuf.

Dans mes prochaines communications, j’aborderai l’aspect du développement économique et démographique du canton, ainsi que la place des services publics.

Je remercie par avance le lecteur de participer à cette réflexion sur l’identification des projets qui leur apparaissent prioritaires.

Les municipales à Châteauneuf


Au moment ou j’écris ces lignes, tous les protagonistes des municipales prochaines à Châteauneuf ne sont pas connus. Il y aura vraisemblablement deux listes, l’une de droite et l’autre de gauche. Malgré les efforts de communication qui seront faits pour positionner ces listes comme «ouvertes», nous serons sans doute dans un classique clivage droite/gauche. Il est en effet difficile, lorsque l’on appartient à l’UMP ( Gérard Castaing ne l’oublions pas était le suppléant «malheureux» de J. Mouhot lors des législatives de 2007) et au PS (comme le sera vraisemblablement le ou la tête de liste de gauche), de s’exonérer complètement de toute influence des partis tuteurs.

J’ai pu espérer un temps que les municipales de Châteauneuf puissent sortir de cette partition binaire tellement réductrice ; mais identifier 23 partants pour cette mission n’a pas été possible. C’est pour cette raison, et parce que je pense que le clivage droite/gauche est un handicap majeur à une expression citoyenne vraie, que je ne m’inscrirai pas, sauf coup de théâtre (par exemple derrière une tête liste capable de réellement faire bouger les lignes) dans le débat municipal direct.

Pourtant je ne me désintéresse absolument pas du sujet. Je pense en premier lieu qu’il faut que la future équipe municipale se positionne sur trois questions essentielles :

Quelles compétences la commune veut-elle conserver (ou éventuellement récupérer) par rapport à la communauté de communes ? Rappelons que la Communauté de Communes a déjà les compétences suivantes :

- Aménagement de l’Espace

- Développement économique

- Protection et mise en valeur de l’environnement

- Politique communautaire du logement

- Construction et entretien des équipements culturels, sportifs et éducatifs à vocation communautaire

- Etude et réalisation d’animations culturelles et sportives d’intérêt communautaire

- Aménagement du temps de l'enfant en dehors de la période scolaire.

Que reste-t-il à la commune de Châteauneuf, en dehors de l’Etat Civil, des écoles, du personnel communal et de la voierie communale ? et quel est le vrai pouvoir du Maire de Châteauneuf dans ce contexte ?

Le deuxième point, lié au premier, concerne la pression fiscale à Châteauneuf : comment se fait-il que, malgré les délégations de compétences que nous venons d’aborder, une maison à Châteauneuf est bien plus taxée que la même maison dans une commune limitrophe ? C’est une situation malsaine, tout comme le fait que, dans la compétence communautaire «Construction entretien des équipements culturels, sportifs, éducatifs à vocation communautaire», il n’y ait pas, par exemple, la prise en charge du fonctionnement de la piscine, fréquentée bien au-delà des limites de la commune, et qui représente une charge très importante.

Le troisième point est lié à l’assainissement.
la station d’épuration dépend essentiellement de la commune de Châteauneuf. Elle est obsolète et ne correspond plus à l’importance du réseau tout-à-l’égout (souvenons nous des boues malodorantes stockées vers la déchetterie l’été 2005!). La remplacer deviendra rapidement une priorité et coûtera très cher, si la commune doit supporter seule cette dépense ceci réduirait considérablement ses marges de manœuvre .

Si les électeurs le décident, et si j’ai l’honneur de les représenter à l’assemblée départementale, je m’investirai de très près sur ces trois sujets. Le positionnement de "qui fait quoi" entre les différentes communautés territoriales, et la question de la justice fiscale sont, me semble-t-il, des sujets essentiels dans l’organisation de la vie locale et dans l’équilibre du milieu rural.

Pour le reste il y aura sûrement de la part de chaque liste, le lot habituel de promesses qui engageront surtout ceux qui les entendent, et le lot habituel de démagogie... L’on peut panacher à Châteauneuf ! Aussi faudra-t-il choisir celles et ceux qui sont le plus à même de rassembler, dans un esprit de réelle tolérance, et d’être efficace au niveau des instances communautaires (là ou sera de plus en plus le vrai pouvoir).

Concernant d’autres thèmes comme le développement économique (en panne ici), l'aménagement de l’espace, l'animation culturelle, ou l’éventualité d’un service à la petite enfance, nous aurons l’occasion d’en reparler durant cette campagne qui sera dans tous les cas, je le souhaite, cordiale et courtoise.

A suivre ....